Le formateur en agriculture est un professionnel chargé de transmettre des savoirs, savoir-faire et compétences agricoles à des publics variés : jeunes en formation, producteurs, agriculteurs en reconversion, groupements villageois ou coopératives. Il intervient aussi bien dans un cadre institutionnel (lycées agricoles, centres de formation rurale, écoles techniques) que dans des projets de développement rural mis en œuvre par des ONG, des collectivités ou des programmes de coopération.
Au Burkina Faso, où plus de 80 % de la population active vit de l’agriculture, le formateur joue un rôle crucial pour la modernisation du secteur, l’amélioration des rendements, l’adoption de techniques durables (agroécologie, conservation des sols, irrigation maîtrisée) et l’autonomisation des producteurs face aux défis climatiques.
Il intervient dans un contexte souvent rural, avec des moyens limités, mais un impact fort sur la sécurité alimentaire, la productivité et la résilience des exploitations familiales.
Le quotidien du formateur en agriculture
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Conception et planification des modules de formation adaptés aux profils des apprenants (jeunes, femmes, exploitants…).
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Animation de séances pratiques et théoriques sur des thématiques variées : techniques culturales, fertilisation, compostage, lutte intégrée, élevage, irrigation, transformation agroalimentaire…
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Suivi des stagiaires sur le terrain : encadrement des travaux pratiques dans les champs-écoles, fermes pédagogiques ou exploitations.
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Évaluation des acquis et accompagnement personnalisé des apprenants ou producteurs.
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Conseil technique aux producteurs dans le cadre de missions de vulgarisation agricole.
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Contribution à des projets de développement (microcrédit agricole, mise en marché, gestion des coopératives).
Compétences requises
Compétences techniques
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Connaissance approfondie des systèmes agricoles locaux et des techniques culturales adaptées au Sahel
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Maîtrise des outils de vulgarisation participative (ferme-école, animation de groupe, démonstration)
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Capacité à concevoir des supports pédagogiques adaptés aux niveaux variés des apprenants (langue, culture, pratiques…)
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Connaissance en gestion durable des ressources naturelles (eau, sols, biodiversité)
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Notions en économie agricole, entrepreneuriat rural et commercialisation
Compétences personnelles
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Sens de la pédagogie, capacité à transmettre de manière claire et motivante
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Empathie, patience et adaptabilité aux réalités rurales
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Capacité d’écoute et de travail en milieu interculturel
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Sens pratique, rigueur et autonomie
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Goût du terrain et esprit d’initiative
Avantages et défis du métier
Avantages
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Impact concret sur les conditions de vie des populations rurales
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Métier valorisant et polyvalent, entre enseignement, conseil et accompagnement
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Forte demande dans le secteur du développement rural et de la formation professionnelle
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Opportunité d’évolution vers des responsabilités techniques ou pédagogiques
Défis
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Manque de ressources pédagogiques ou matérielles, surtout dans les zones rurales
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Difficulté à motiver certains publics non scolarisés ou peu alphabétisés
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Déplacements fréquents et conditions climatiques difficiles (saison sèche, pistes…)
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Nécessité de mise à jour régulière des connaissances face à l’évolution des techniques
Formations pour devenir formateur en agriculture
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BEP, Bac Pro ou Bac+2 en agriculture (option production animale, végétale, environnement rural)
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Diplômes recommandés :
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BT, BTS ou DUT en agriculture, agroéconomie, aménagement rural, agroécologie
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Licence professionnelle ou Master en formation rurale, vulgarisation agricole, ingénierie de formation
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Établissements au Burkina Faso :
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Institut Supérieur Polytechnique Rural de Katibougou (Mali) (partenariat sous-régional)
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Institut du Développement Rural (IDR) à l’Université Nazi Boni
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2iE pour les modules de développement durable
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Collèges agricoles et centres de formation professionnelle rurale (CFPR)
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Formations complémentaires :
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Pédagogie des adultes, animation participative, agroécologie, gestion de fermes
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Perspectives d’évolution
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Responsable pédagogique dans un centre de formation agricole ou lycée technique
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Coordinateur de projets agricoles ou de développement rural
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Conseiller technique dans des ONG, coopératives, institutions publiques (MAAH, FASO DAN FANI, etc.)
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Consultant indépendant en formation ou vulgarisation
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Création de son propre centre de formation ou ferme-école
Profil idéal pour ce métier
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Bonne connaissance du milieu rural burkinabè et des réalités paysannes
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Goût pour la transmission, l’éducation et le développement local
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Pratique agricole personnelle ou expérience de terrain
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Sens de l’engagement pour une agriculture durable, résiliente et équitable
Grille salariale (Burkina Faso)
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Débutant (centre public ou ONG locale) : 150 000 à 250 000 FCFA/mois
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Intermédiaire (5 à 8 ans d’expérience) : 300 000 à 450 000 FCFA/mois
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Expert ou coordinateur de projet : 500 000 à 1 000 000 FCFA/mois selon la structure (ONG, projet international, cabinet indépendant)