Animateur en éducation non formelle : formation et mission

L’animateur en éducation non formelle est un professionnel chargé de faciliter l’apprentissage de base chez des publics exclus du système éducatif classique : enfants déscolarisés, jeunes adultes analphabètes, femmes en situation d’exclusion, déplacés internes, etc. Il intervient en dehors des circuits formels, dans des espaces communautaires, ONG, centres d’alphabétisation ou projets d’éducation alternative.

Dans un contexte, où des milliers d’enfants et d’adultes restent non scolarisés ou analphabètes, l’éducation non formelle constitue une voie d’insertion sociale et professionnelle essentielle. L’animateur y joue un rôle crucial en rétablissant l’accès aux savoirs fondamentaux (lecture, écriture, calcul), en promouvant l’apprentissage en langues nationales, et en intégrant des contenus utiles à la vie quotidienne (santé, citoyenneté, environnement…).

Il agit dans une logique de proximité, d’adaptation culturelle et linguistique, et d’accompagnement bienveillant.

Le quotidien de l’animateur en éducation non formelle

  • Identification des bénéficiaires en collaboration avec les communautés locales

  • Animation de séances d’alphabétisation ou de rattrapage scolaire, adaptées à l’âge, au niveau et à la langue des apprenants

  • Utilisation de méthodes participatives et interactives : contes, chants, jeux, mises en situation, support visuel

  • Élaboration de contenus contextualisés : hygiène, agriculture, droits, numérique de base, gestion financière

  • Suivi de la progression individuelle, évaluation continue des acquis

  • Sensibilisation des parents et leaders communautaires à l’importance de l’éducation

  • Rédaction de rapports d’activité et participation aux réunions de coordination

Compétences requises

Compétences techniques

  • Maîtrise des techniques d’alphabétisation et d’animation pédagogique

  • Connaissance des langues locales

  • Capacité à concevoir du matériel pédagogique simple et adapté au contexte

  • Compétences en évaluation non formelle, expression orale et écrite

  • Notions de droits de l’enfant, inclusion sociale, genre, santé communautaire

Compétences personnelles

  • Patience, sens de l’écoute, tolérance

  • Empathie envers des publics en difficulté ou marginalisés

  • Créativité et capacité à captiver un groupe

  • Sens de la pédagogie et de l’interculturalité

  • Disponibilité et capacité à travailler en milieu rural ou précaire

Avantages et défis du métier

Avantages

  • Forte utilité sociale : permettre à des populations oubliées d’accéder à l’éducation

  • Travail enrichissant et valorisant humainement

  • Autonomie dans l’animation et la pédagogie

  • Diversité des publics et des thématiques abordées

Défis

  • Conditions de travail parfois rudimentaires (sous un arbre, sans tableau, sans électricité)

  • Faible reconnaissance statutaire ou contractuelle

  • Publics hétérogènes, parfois traumatisés ou peu motivés

  • Nécessité d’un engagement personnel fort et d’une grande résilience

Formations pour devenir animateur en éducation non formelle

  • BEP, CAP ou Bac conseillé, toutes séries confondues

Formations spécifiques via ONG ou structures nationales :

  • Ministère de l’Éducation nationale (Direction de l’Alphabétisation et de l’Éducation Non Formelle)

  • ONG comme Aide et Action, Plan International, Fondation Stromme, Solidar Suisse, etc.

  • Certificat d’animateur en éducation non formelle (3 à 6 mois de formation selon les programmes)

Modules complémentaires utiles :

  • Alphabétisation en langues nationales
  • Pédagogie participative
  • Santé communautaire et éducation citoyenne
  • Éducation inclusive et post-conflit (dans les zones à sécurité fragile)

Perspectives d’évolution

  • Coordinateur local d’un programme d’éducation non formelle

  • Formateur d’animateurs ou superviseur pédagogique

  • Conseiller communautaire ou agent d’appui scolaire en ONG

  • Création d’un centre communautaire d’éducation ou de rattrapage

  • Intégration à des projets multisectoriels (éducation, santé, cohésion sociale)

Profil idéal pour ce métier

  • Passion pour l’éducation et la justice sociale

  • Capacité à travailler avec des publics vulnérables dans des conditions parfois difficiles

  • Connaissance du contexte local, coutumes, langues et réalités sociales

  • Volonté de s’impliquer pour l’inclusion éducative des laissés-pour-compte

Grille salariale (Burkina Faso)

  • Débutant (recruté dans un projet ou une ONG locale) : 100 000 à 150 000 FCFA/mois

  • Intermédiaire (2 à 5 ans d’expérience) : 180 000 à 250 000 FCFA/mois

  • Confirmé / Superviseur dans un programme national ou régional : 300 000 à 500 000 FCFA/mois, selon bailleurs et responsabilités

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